Video of the Week

jeudi 22 mars 2007

Envy

Envy est un groupe de hardcore/screamo japonais fondé en 1992. Contrairement aux autres groupes du genre, les textes d'Envy sont entièrement en japonais. C'est en 2001, après avoir sorti plus d'une douzaine d'EPs et de singles, que le groupe sort son premier album.

En 2006, Insomniac Doze marque un tournant par rapport à l'album précédent A Dead Sinking Story. La musique du groupe s'oriente alors beaucoup plus vers le post-rock d'un groupe comme Mono ou Godspeed You! Black Emperor, pour délaisser un peu la virulence typiquement screamo qui les caractérisait principalement jusqu'alors.

Ils sont distribué par le label de Mogwai, Rock Action

Membres
* Tetsuya Fukagawa (Chant)
* Nobukata Kawai (Guitare)
* Masahiro Tobita (Guitare)
* Manabu Nakagawa (Basse)
* Dairoku Seki (Batterie)


Breathing And Dying In This Place... Ep (1996)

From Here to Eternity (1998)
(je ne lai pas, désolé...)

Angel's Curse Whispered In The Edge Of Despair (1999)

Burning Out The Memories Ep - (2000)

The Eyes Of A Single Eared Prophet - Ep - (2000)




All The Footprints You've Ever Left And Fear Expecting Ahead (2001)



A Dead Sinking Story (2003)



Insomniac Doze (2006)

Compiled Frafments 1997-2003

lundi 19 mars 2007

New French Cinema... and David Lodge


Le Dernier Chaperon rouge, de Jan Kounen 1996, 26', 35MM, coul., son.

C'est un jardin extraordinaire, un jardin de Perlimpimpim où girolles, bolets, lapins, ronces et libellules chantent et dansent au son d'une musique venue de nulle part... C'est aussi le refuge du Dernier Chaperon Rouge, convoité par une grand-mère sorcière et un méchant loup qui ne veut plus être muselé...

Avec : Emmanuelle Béart, Marc Caro, Gérald Weingand

----> cest ici que ça se passe <----






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Capitaine X, de Jan Kounen 1994, 12', 35MM, coul., son.

Vous êtes otage d'une bande de dégénérés qui cherchent un moyen de s'amuser avec votre misérable carcasse... mais ils ne savent pas qu'ils sont tombés sur un coriace!

----> cest ici que ça se passe <----






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Seul Contre Tous, de Gaspar Noé 1999, 93', 16mm gonflé en 35mm, coul., son.

Premier long métrage du réalisateur argentin Gaspard Noé, ce film complète la sélection de la 37e Semaine internationale de la critique.
Seul contre tous (qui a failli s'appeler Morale, ou Pénis, ou encore Rance) continue et complète le moyen métrage Carne, présenté à la Semaine de la Critique en 1991, sur un sujet scabreux: les aventures amoureuses entre un père (boucher chevalin) et sa fille qu'il a élevée seul après le départ de sa femme.

Dans Seul contre tous, Gaspar Noé donne une suite aux aventures du boucher chevalin de Carne, son moyen métrage remarqué dans les festivals du monde entier. Mais Seul contre tous peut néanmoins s'apprécier indépendamment de Carne. Si au début de Seul contre tous, un bref montage d'images inédites récapitule l'itinéraire du protagoniste, l'action débute dans la banlieue de Lille où le boucher s'est installé chez la mère de sa compagne, bien décidé à "remettre le compteur à zéro" et à commencer une nouvelle vie.
  • Prix de la Semaine de la Critique et mention du Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes
  • Prix de la critique internationale au festival de Sarajevo
  • Prix spécial du jury aux Rencontres franco-américaines d'Avignon
  • Prix du meilleur acteur au Festival de Namur
  • Prix du meilleur scénario au festival de Sitges
  • Prix du meilleur premier film et de la meilleure photo au festival de Stockholm
  • Prix Très Spécial
  • Prix Mercedes-Benz 1998 et Prix du meilleur scénario au Festival de Stiges

« Un saucisson de merde, un pinard de merde et une famille de merde dans un bled de merde, te voilà bien tombé boucher hein, tu parles d'une nouvelle vie »


« Naître malgré soi, bouffer, agiter sa queue, faire naître et mourir. La vie est un grand vide, elle a toujours été et elle le sera toujours. Un grand vide qui pourrait parfaitement se dérouler sans moi »

« Non, "baiser" n'est pas un bon calcul, ça coûte même très cher mais ça fait passer le temps. Et quand le désir de baiser est parti on se rend compte qu'on a plus rien à faire dans ce monde et qu'il n'y a jamais rien eu d'autre dans cette putain de vie. Rien qu'un programme de reproduction inscrit au fond de nos tripes et qu'on se croît obligé de respecter »

« Tu vois pas que maintenant ton bébé n'est plus qu'un steak, un bout de viande éclaté. Au moins, lui, il aura eu la chance de jamais voir ta sale gueule »


Le dossier de presse de Seul Contre Tous, cliquez ici
part 01
part 02

part 03



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La Comtesse de Castiglione, de David Lodge
1998,
13'30'', 35mm

Théâtre surréaliste, inspiré de portraits réalisés en 1855 par les photographe Mayer Frères et Louis Pierson; On retrouve dans ce film l’atmosphère d’Eraserhead de Lynch.

----> cest ici que ça se passe <----





vendredi 16 mars 2007

Cult Movies

Hadaka no shima AKA Naked Island, de Kaneto Shindô

(1960)



Sur une île quasiment désertique de l’archipel de Setonaikai (au sud-est du Japon), une famille travaille sans interruption pour faire pousser graminées et légumes. La difficulté de leur tâche vient essentiellement du manque d’eau, qu’il faut aller chercher sur l’île voisine au prix d’efforts ininterrompus. Parmi les deux enfants, l’aîné va à l’école jusqu’au jour où survient un drame …



"Je voulais faire un film très créatif au niveau visuel. Raconter l’histoire avec des images. Une histoire où chaque vue exprimerait un sentiment du bonheur, de la tristesse, dans un décor naturel."
Kaneto Shindo

En 1961, la société de production indépendante Kindaï Eiga Kyokai (créée dix ans auparavant par le réalisateur Kaneto Shindo) connaît de graves difficultés financières. Afin d’éviter la faillite, Shindo doit trouver un projet potentiellement lucratif. N’ayant plus les moyens de produire un film dans un studio de Tokyo, il aborde le problème à contre-pied et envisage de réaliser une oeuvre qu’il qualifie "d’anti-commerciale" ! C’est avec trois millions de yens, soit un dixième du budget d’un film moyen, qu’il commence à travailler sur L’île nue.

Dans un premier temps, Shindo réfléchit à un scénario mettant en scène un couple de paysans et leurs deux enfants sur une île aride de l’archipel de Setonakaï. Son drame est minimaliste et le script tient sur quelques pages. Au fond, l’objectif n’est pas de construire une histoire pleine de péripéties, mais plutôt de plonger le spectateur au cœur d’une activité rurale difficile, certes, mais admirable. Rapidement, Shindo réunit une dizaine de techniciens avec lesquels il part sur l’île de Mihara non loin d’Hiroshima. Cette équipe, qui ne s’élargira pas au cours du temps, s’installe dans une auberge du village en bord de mer où elle restera pendant deux mois. Au large, une petite île désertique se dresse majestueusement hors de l’eau. Shindo la baptisera L’île nue…

L’île nue se présente encore aujourd’hui comme un OVNI cinématographique. Primée au festival de Moscou en 1961, cette œuvre unique est une fenêtre contemplative sur le dur labeur d’une famille de paysans. Pendant une heure trente, le cinémascope de Shindo suit les quatre personnages en proie aux joies et difficultés d’une existence simple mais néanmoins riche en sentiments. De ce travail, on aurait pu craindre un résultat des plus ennuyeux. Mais dès les premiers plans, nos peurs s’évanouissent devant tant de beauté et d’expressivité. La question à laquelle nous allons essayer de répondre est : "comment Shindo a t’il réussi à réaliser une œuvre si captivante avec un matériau d’une telle simplicité ?"

Oublier les dialogues…

Pour commencer, le cinéaste a choisi de développer son histoire sans le moindre dialogue. Passionné par le cinéma muet, qu’il voit comme un puits d’expressivité, il souhaite que les images de L’île nue se suffisent à elles-mêmes. L’humanité des personnages s’exprime dans un sourire lorsque le repas est dressé, ou dans des larmes lorsque le sort vient frapper leur destinée. Ici les regards pèsent plus lourd que tous les mots. La bande son est celle de la nature : on y entend le vent qui bruisse dans les feuilles, les baguettes qui tintent contre la porcelaine des bols du déjeuner ou le bruit sourd d’une bêche s’enfonçant dans la terre aride. Cette mise en scène naturaliste fonctionne à merveille et offre des séquences d’une rare intensité.

La famille composée de deux parents et deux enfants vit sur cette petite île depuis longtemps, toujours peut-être. Les saisons rythment la culture du sol et les mots ne sont guère nécessaires. Le seul objectif des protagonistes est d’assurer leur survie. Pour cela ils cherchent de l’eau douce sur l’île voisine et irriguent leur terre. Parfois la capture d’un poisson vient rompre la monotonie du travail et provoque le rire. Une autre fois un seau d’eau est renversé et occasionne une réprimande physique. Jamais l’absence de dialogues ne perturbe la narration.

L’île nue est un film du geste. Celui du travail de la terre, mais également du transport de l’eau. Les parents portent les seaux à l’aide d’une palanche. Cette tige de bois souple se tord sous le poids du liquide et force les hommes à se déhancher. De ce mouvement capté sur la pellicule de Shindo naît l’expression de l’effort, celui qui permet à l’humanité d’assurer ses besoins les plus primaires.

Prendre son temps…

Mais ce qui surprend le plus dans L’île nue, c’est la répétition des images et la longueur des plans. Le port des seaux d’eau à la palanche évoqué précédemment, le maniement de la godille pour faire avancer le bateau, l’arrosage de la terre sont autant de gestes filmés dans de longues séquences avec une patience hypnotisante. Cette attention portée à chacun des mouvements révèle le vrai visage de l’effort. Il ne s’agit pas de l’exploit violent et subi réalisé par le super héros d’un blockbuster ou d’un manga, mais de la réalité du travail. Tout n’est qu’attention, concentration et répétition.

Là encore on aurait pu craindre de s’ennuyer devant de telles images. Mais les visions de Shindo associées au thème musical – lui aussi récurrent – de Hikaru Hayashi enveloppent le spectateur dans une bulle de beauté et de contemplation. Regarder L’île nue, c’est comme observer l’apparition d’un arc-en-ciel ou le coucher du soleil … Ici, il y a un amour de la photographie qui rappelle Soy Cuba (1964) de Kalatozov. D’ailleurs le premier plan de chacun des deux films est quasiment identique et d’une beauté comparable (un long travelling aérien sur le décor où va se dérouler le drame).

Rester naturel

Si les images de Shindo sont splendides, c’est parce qu’il a su les composer avec une patience amoureuse mais aussi parce qu’il a choisi de tourner avec le plus grand naturel. Il faut avouer que les paysages de l’archipel nippon sont tout simplement sublimes : la mer est lisse, le relief découpé avec harmonie et les cieux riches en nuances. Dans ce décor, chaque élément contribue à la méditation et Kaneto Shindo opte pour le noir et blanc afin d’évoquer l’aspect brut de cette beauté : au regard du spectateur, les îles de Setonakaï font figure de paradis sur Terre et le cinéaste amplifie ce sentiment grâce à un soin du cadrage de tous les instants. En revanche, pour les habitants de l’île, la beauté n’est pas évidente : les quelques kilomètres carrés de terre et de rochers perdus dans une mer cristalline constituent la source de leur souffrance. Cette opposition entre la beauté plastique du paysage et la difficulté à y vivre est suggérée par une photographie où les filtres orangés exacerbent les contrastes : les noirs sont profonds, les cieux assombris, tandis que les nuages et les roches sont d’une blancheur brute, presque aveuglante. Au-delà de cette symbolique suggérée par l’image, chaque plan est un superbe cliché qui impressionnera les photographes amateurs et captivera les yeux des spectateurs de tout âge.

Dans un souci de perfectionnisme kubrickien - entre les deux artistes le rapport à la photo est évident - Shindo accentue le naturalisme de sa mise en scène grâce à des comédiens complètement fondus dans le paysage. Paradoxalement, c’est le manque de moyens attribués à la production qui finit par engendrer un tel résultat : ne pouvant avoir sous contrat des acteurs de renommée, Shindo se tourne vers deux de ses connaissances, Nabuko Otowa et Taiji Tonoyama. Il leur propose le rôle du couple en leur promettant qu’ils seront payés si le film fait des bénéfices ! Pour Tonoyama, c’est la première fois qu’il incarne un personnage principal. Acteur de second rôle, il est choisi pour son professionnalisme mais également pour son origine insulaire : natif d’une île voisine à celle du tournage, Tonoyama est familier avec la ruralité de l’archipel et endosse le rôle avec une facilité déconcertante. Son déhanchement lorsqu’il porte les seaux d’eau, son agilité à manier les outils en font un paysan tout à fait crédible. Parallèlement, la jeune Otowa est très à son aise dans ce personnage de femme meurtrie par l’effort et infaillible dans sa détermination. C’est peut-être elle qui, dans le film, incarne le plus intensément la souffrance humaine : lorsque la palanche pèse sur ses frêles épaules, tout son corps s’affaisse et ses muscles se raidissent à l’extrême. Ici, il n’y a pas de place pour la simulation. Les seaux sont bien remplis et l’effort est réel. La performance des deux comédiens est étonnante et sera applaudie par la critique du festival de Moscou en 1961. Pour l’anecdote, Shindo rappelle dans le commentaire audio du DVD que les journalistes étaient persuadés que Nabuko Otowa et Taiji Tonoyama étaient de véritables paysans ! Si cette idée peut paraître saugrenue elle n’est pas totalement idiote puisque tous les autres protagonistes du film sont des habitants de la région …

Les deux enfants, par exemple, viennent du village qui abrite l’équipe de techniciens. Shindo les a repérés dans une école voisine et leur a proposé le rôle ! De la même façon, tous les autres personnages (des figurants), sont filmés sur leur lieu de vie. Lors des plans du village, il n’y a quasiment aucune mise en scène. Cette approche documentaliste de la réalisation, offre des séquences d’une rare harmonie et participe à la splendeur qui émane de L’île nue.

Finalement, ce treizième long métrage de Shindo se présente comme un film d’une rare beauté et d’une profonde intensité dramatique. Nous l’avons vu, ce résultat fascinant n’est pas le fruit du scénario, mais d’une mise en scène ingénieuse et profondément intelligente. Dans les "Lettres françaises", George Sadoul fait également part de sa fascination pour le travail de Kaneto Shindo : "Dans l’île nue, film sans paroles, la révolution du montage sonore devient plus évidente. Un simple soupir y prend une valeur expressive comparable à ce que fut un battement de paupière pour exprimer une profonde émotion au temps du muet".

L’île nue
est évidemment d’une incroyable richesse. Celle qui marque les mémoires d’une empreinte immuable liée à des valeurs universelles. Les efforts entrepris par nos héros sont simplement humains et, à fortiori, proches de tous les spectateurs. En supprimant les dialogues et en filmant le labeur, le drame et la beauté de la nature, Shindo affranchit son film de toute barrière culturelle. Son succès, tant public que critique, sera mondial. A chacun désormais, de faire abstraction de ses peurs face à un cinéma contemplatif et muet et de se plonger dans cette oeuvre d’une rare force cinématographique.





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Sílení AKA Lunacy, de Jan Svankmajer

(2005)

D’après un scénario original, le scénariste, plasticien et réalisateur, Jan Svankmajer, a réalisé son film, Sileni, qui se caractérise par son genre d'horreur philosophique et par sa combinaison entre le film et l'animation. Son propos s’articule autour de la liberté absolue, de la répression sociétale et de la manipulation. Le scénario est librement inspiré par le sujet de deux contes d'E. A. Poe: "L'ensevelissement prématuré" et "Le système du docteur Goudron et du professeur Plume". Ces thèmes sont imbriqués au sein d’une même intrigue, indépendante de celle des contes. Le Marquis est l’un des protagonistes. Ce personnage est inspiré du Marquis de Sade. En apparence, la diégèse de ce film se déroule en France au début du XIXème siècle. Elle est pourtant pleine d’anachronismes et d’allusions à notre civilisation actuelle car il s’agit d’une allégorie du monde contemporain.


Son travail concerne plusieurs médias. Il est mieux connu en dehors de la République Tchèque pour ses animations, qui ont considérablement influencé d'autres artistes (dont les frères Stephen et Timothy Quay). Ses deux travaux les plus connus sont probablement Alice et Faust.

pour vous donner une meilleure idée de la chose, hop hop hop on youtube



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El Topo, de Alejandro Jodorowsky

(1970)


Il y a des images de cinéma qui sont plus fortes et plus durables que les autres. Certaines des images d’El Topo restent de fait d’une très grande puissance, trente ans après leur mise en boîte. On peut se l’expliquer par trois de leurs caractéristiques. Premièrement, Jodorowsky pratique le « plan suffisant » : chaque plan travaille une idée, qu’elle soit visuelle, sonore ou narrative. Autrement dit, chaque plan d’El Topo est à sa manière autonome - ce n’est pas innocent : comme une case de bande-dessinée. Oui, ce qui compte, c’est moins le flux que le choc des images. Prenons trois exemples. Visuel. Trois bandits sont enveloppés de sacs blancs, placés contre un mur, exécutés. Le sang jaillit des trous percés dans les sacs blancs, les bandits s’écroulent. Sonore. Pour définir le moment où doit commencer un duel au pistolet, un ballon de baudruche est jeté à terre, et se dégonfle en sifflant. Lorsque le sifflement stoppe, les adversaires devront dégainer. Le long plan sur le ballon qui siffle incarne une pure tension. Narratif. El Topo abandonne son fils à quatre moines habillés en noir. Nous sommes en plan frontal : l’image de l’enfant tout nu contre les moines devient l’image de l’enfant habillé en petit moine, toujours contre les moines. En deux images, sembables à ce détail près, voici racontée toute l’enfance du fils d’El Topo.

Deuxièmement, mais on est toujours dans cette esthétique du choc, Jodorowsky use à l’infini du jeu sur les contrastes : le bee-gee, très grand - joué par Jodorowsky lui-même (il concocte également les décors et les costumes), couche avec la naine, les caleçons, en soie rouge ou à cœur, contrastent avec les allures martiales des personnages, le désert - où l’on se promène en parapluie - se transforme en océan, les lapins blancs sont dévorés par les corbeaux noirs, une mare de boue se transforme en mare de sang, un tout jeune enfant, l’innocence même, achève un homme à terre - ultime cruauté, etc. La mise en scène redouble ces contrastes, par son jeu constant sur les plongées et les contreplongées, ses passages brusques des gros plans aux plans larges (soit en cut, soit par des zooms violents) et réciproquement. Qui plus est, Jodorowsky a un goût prononcé pour les montages hétérodoxes et frappants : montages attractions, montages alternés de séquences différées dans le temps, montage par recadrages avant (par exemple d’une brebis crucifiée).

Enfin, le réalisateur développe un imaginaire absolument clos et cohérent. Les motifs géométriques, entre autre, se succèdent : triangles, cônes, polygones, dodécaèdres en allumettes. Il semble également obsédé par les éléments : sable, eau, roche des falaises et des grottes, feu (par qui l’on s’immole) vent qui ne cesse de saturer la bande-son. Par dessus tout, le corps est au centre du film, tatoué au fer rouge, fessé, castré, traversé par les balles, plongé dans le sable, ou dans une orgie au sous-sol d’un saloon, pour faire l’amour. De ce corps, toutes les difformités sont bienvenues : des mutilés (que Jodorowsky adore faire tomber sous les balles), des nains, des obèses. Quasiment tous les personnages du film sont d’ailleurs métonymiquement associés à un animal-totem, sur le modèle d’ « el topo », la taupe : cochons noirs, lapins, lion, varans, scarabées que l’on suce (manifestement c’est une drogue troglodyte assez efficace), abeilles.

Bien sûr, le sexe et la question de la sexualité sont omniprésents : une image forte et célèbre du film montre une femme ouvrant en deux une tête de cactus, y passant le doigt, puis la langue. Les rapports sexuels dits exotiques sont donc convoqués - homosexuels, entre jeune et vieux, entre noirs et blancs, sadomasochistes. Enfin, le corps mourant est essentiel dans El Topo, où l’on meurt beaucoup, mais toujours de la même manière : brusquement, dans des flots de sang. La mort est traitée avec indifférence mais comme spectacle, et très souvent, Jodorowsky la fabrique même au montage, juxtaposant une image de la personne en vie à une image de la personne en sang, raccordées par un bruit de détonation - la scène où toute une assemblée joue à la roulette russe, et où c’est finalement un enfant qui se tue, en est exemplaire. Les morts permettent alors au réalisateur de fabriquer des visions spectrales en plan large de champs de cadavres d’humains et d’animaux mêlés. Dans une des toutes premières séquences du film, El Topo traverse un village où la population a été intégralement massacrée.

Donc, une image forte chez Jodorowsky se caractérise par 1) son autonomie 2) ses contrastes 3) le renvoi à un imaginaire clos - élémentaire, corporel. Précisons cependant que le film fonctionne sur le principe de la succession plus que de l’enchaînement. Le héros est poussé par sa maîtresse à assassiner les quatre "maîtres", d’où le Jésus en string, d’où le Russe en fourrure, d’où l’Aborigène au filet à papillons. Puis, trahi par elle, il gagne les sphères de la sainteté, il se dévoue pour une communauté de pouilleux en butte au rejet d’un village empli de bourgeoises sadiques, décadentes (type La Goulue) et racistes. Bref, El topo va de rencontres en rencontres, ce qui le rend quelque peu répétitif. Il faut aussi mettre de côté la dimension mystique du film, un peu trop appuyée, bouddhisto-christique, mâtinée de flower power et agrémentée de séquences de transe sous percussions. Jodorowsky est paraît-il un spécialiste reconnu du tarot de Marseille : mais c’est en tant que metteur en scène qu’il s’impose dans El Topo.
- Romain Lecler

en lire plus sur Jodo, lire larticle qui lui est consacré sur wikipedia, et on clique ici

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vendredi 9 mars 2007

La Musique censée adoucir les moeurs

petite selection d'albums pour adoucir les moeurs ou l'inverse, selon votre état d'esprit.
il ya de tout et rien n'est classé
du postcore cotoie du psyché, du postrock du drone, de l'électro du mathrock
donc vous êtes forcé de trouver votre bonheur (dans le cas contraire, désolé...)

NB: soit on clique sur la pochette pour accéder à l'album
soit comme d'habitude "----> cest ici que ça se passe <----"



ISIS

Isis est un groupe de post-hardcore basé en Californie à Los Angeles et originaire de Boston dans le Massachusetts. On leur attribue communément l'étiquette de doom metal, sludge metal, metal expérimental.
Isis est aujourd’hui célèbre grâce à Hydra Head Records, un label indépendant, fondé par le chanteur du groupe, Aaron Turner, en 1993.
Il fait partie des groupes qui ont su forger leur propre son, que l’on reconnaît rien qu’à l’écoute et qui ne se limitent pas qu’à la banale appellation de metal.
Le groupe produit une musique mélodique, pensante avec son lot de passages atmosphériques.
Ils sont notamment influencés par des groupes comme Neurosis, Melvins, Godflesh ou encore Tool.

Oceanic (2002)



This album truly needs no introduction past the title of the record. This album is Oceanic. If you need more of a description you should go to Pitchfork who gave it an unprecedented 9.1, but trust me, my description is all you need.

Celestial (2001)



I'll spare you a description saying this album is Celestial (though it is) and go one step further and say that this is the sound of all primal universal energy, expanding and contracting and finally, space folding in on itself. This is a beast of an album that defies description. If all youve heard was Panopticon or Oceanic, you are not prepared for this. While lacking some of the post rock inventiveness that Oceanic perfected, it makes up for it with tribal pulsing and crunching. An extremely visceral album.

Mosquito Control (1998)



Their first output (minus the demo that was previously released) is the most primitive of their recorded output but also, in the same nature of their first full length Celestial, it has a way of punching you in the gut and knocking you over the head. This definitely treads into the "extreme" side of their work as there is little post rock/ shoegazer tendencies and Aaron Turner bellows like he has just awoken from an eternal slumber in a volcano. The music fittingly follows suit and will certainly have you gasping for air, and of course reaching for the repeat button. Or if you are like me, you will quickly throw on Celestial and continue the journey.

The Red Sea (1998)

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Panopticon (2004)

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BORIS

Boris is a Japanese band, known to regularly switch musical genres between albums. Genres the band have played so far include drone, stoner rock, psychedelic rock, noise, ambient, sludge, post-rock, and straightforward rock music.

* Atsuo - drums and backing vocals (formerly lead vocals)
* Wata - guitars, vocals (on 2006 release, Rainbow)
* Takeshi - bass, guitars and vocals



Amplifier Worship

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Flood

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Heavy Rocks

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Vein - Version 1

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Vein - Version 2


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Buried at Sea - Migration

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This album will most likely be the heaviest thing released this year. Buried at Sea's doom dirge is so thick, it will leave your jaw on the floor. This album is not for the weak of heart. It is filled with pure hatred. These 3 songs move at a snail's pace and I challenge any of you Southern Lord fanatics to tell me this ain't the heaviest shit around. This band is recommended if you like: Burning Witch, Khanate, Sunn0))), Neurosis, dot(.), Pelican, and Unearthly Trance. In other words, the heaviest of the heavies. All songs 10 plus minutes in length unfold slowly to envelope your mind and body.


Buried At Sea - She Lived For Others But Died For Us

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Hyatari - The Light Carriers

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If Sunn O))) and Godflesh had children, not only would they be ugly deformed little bastards, but they would probably sound like Hyatari. Slow, dirge like waves of distended and distorted sound of tectonic scale lurch and grind over each other becoming at once formless yet monolithic. At times the album reminds me of the ebb and tides of the cold, cold universe in all its ugly, unpolished glory. The whole record plays as one song and flows quite nicely together. Most of the guitar tones would make any fan of Sunn O))) an instant devotee, but the clincher here is the addition of the drum machine and the use of actual riffs. This is also where the Godflesh comparisons are wrought. Akin to something like Godflesh on horse tranqulizers, this album is a sonic beast to be administered daily throughout the week.

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Mouth Of The Architect - The Ties That Blind

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Mouth of the Architect is an American atmospheric sludge metal band.
  • Jason Watkins – vocals, keyboards, samples
  • Gregory Lahm – guitar, vocals
  • Dave Mann – drums
  • Dan Wilburn – guitar

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Tides - Resurface

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Battles is an American math rock band. Following a string of EPs, the band released their debut LP on the Warp Records label in February 2006. The album is a compilation of their increasingly hard-to-find early releases. The group's lineup is composed of well-known musicians, including ex-Helmet drummer John Stanier, ex-Don Caballero guitarist Ian Williams, ex-Lynx guitarist Dave Konopka, and Tyondai Braxton (son of Avantgarde Jazz musician Anthony Braxton), who also plays guitar and keyboard and creates live voice samples.

According to a news item on Pitchfork a new album Mirrored, recorded at Machines With Magnets, will be released on 15 May 2007. This release will be preceded by the single "Atlas" from the album becoming available on 2 April 2007.

  • John Stanier – drums
  • Ian Williams – guitar, keyboards
  • Tyondai Braxton - guitar, keyboards, voice
  • Dave Konopka – guitar, bass

Battles - EP C

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Battles - B[EP]

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Battles - Mirrored (2007)

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OXES (Born August 16, 1999) are a Baltimore instrumental rock band. Its members are part of what's known as "the Baltimore Rowdy Collective" who stage practical jokes usually involving a confrontational and outlandish racket in public places. These happenings are comparable to the Lettrist Scandals and Luther Blissett.

Their music has been called math rock or post punk but they haven't been known to subscribe to any genre. However all of their recordings and shows are instrumental.

In all of the bands early performances Marc Miller (guitar), Natalio Fowler (guitar) both stood on large black boxes (or pedestals) towering over the audiences (a nod to the superiority complexes of rock bands). The guitarists would occasionally step down from the boxes to walk into the audience and stand in front of individuals in the crowd (while still playing) attempting to make them feel uncomfortable. This was later aided by the much self-publicised acquisition of wireless guitars. Christopher Freeland (drums) would intermittenly get up from his set and barge around the stage, mumbling incoherent babble, only to sit back down and lunge into another song. The two guitarists, Marc Miller and Nat Fowler, are noted for having the birthdates of Jimi Hendrix's birth and death dates, respectively.

While the band retained its use of the large black boxes and wireless guitars, its later shows were marked by lesser accepted ideas of showmanship. However they still maintain a certain level of audacious and silly stage presence. After their 2002 SXSW performance, Entertainment Weekly named them the "Blue Man Group of rock."

Oxxxes
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Nadja is a Toronto, Canada duo that has already established themselves through a series of CDR releases as well as their recent debut CD on Alien8 Recordings. Bodycage is a re-release of a limited CDR from 2005. Their sound is firmly based in ambient electronics and a masterfully programmed drum machine.

Nadja - Bodycage
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Om is a duo formed by the rhythm section of the disbanded stoner metal band Sleep, Al Cisneros on vocals and bass and Chris Hakius on drums. Their music is similar in structure to Tibetan chanting and is rich in rhythm and melody. Their music and lyrics lift off at the beginning and slowly mutate giving a feeling of evolution inside each song.

* Al Cisneros - Bass, Vocals
* Chris Hakius - Drums


Variations on a Theme
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The French noise/doom outfit Monarch present 3 new songs on this new 2xcd co released by Solitude, Throne, Chim?re and Ninja Tuning. Almost 90 minutes of crushing metal for fans of Khanate, Burning Witch and Corrupted.

Monarch - S/T
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The Ocean: Robin Staps (guitar, programming); Jonathan Heine (bass guitar).
The Swedish metal band the Ocean's ambitious collection of intense, monolithic music is made more user-friendly by the inclusion of a half-dozen guest vocalists, including the former Coalesce singer Sean Ingram and Converge's Nate Newton.

Aeolian
Fogdiver '2003 + Islands-Tides '2001
Fluxion


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Orthodox is a Spannish experimental post-hardcore band

http://www.myspace.com/orthodoxband


Gran poder
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Grails are an American instrumental rock band from Portland, Oregon. Their sound brings to mind bands like Dirty Three, Godspeed You! Black Emperor, Faust, Gong and Pink Floyd.

Burden of Hope
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Acid Mothers Temple is a Japanese psychedelic band founded in 1995 led by guitarist Kawabata Makot.

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65 days of static (also known by the abbreviations 65dos, 65days, or simply 65) are an instrumental math rock and post-rock band from Sheffield, England. Their debut album, The Fall of Math, was released to critical acclaim and they have released a second album, One Time for All Time, which has been well received.

The band intersperses heavy, progressive, guitar-driven instrumental sections with live drums and off-beat sampled drums akin to those of Aphex Twin. Their albums, as a result, maintain a distinctively gritty, almost industrial feel.

One Time For All Time
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Sleep was an influential band from San Jose, California which played a fusion of Stoner metal and Doom metal.

Holy Mountain
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Dopesmoker
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Pelican is a four-piece instrumental band hailing from Chicago, Illinois who have since relocated to Los Angeles. The band is known for its dense combinations of different melodies and extended track lengths. Their distinctive sound draws from doom metal as well as post-rock and many other influences, making them exemplary proponents of post-metal. They are signed to Hydra Head Records, which is owned and operated by Aaron Turner of Isis. Larry Herweg, Trevor de Brauw, and Laurent Lebec also make up three-quarters of the band Tusk.

City of Echoes
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Godspeed You! Black Emperor is a Canadian post-rock band based in Montreal, Quebec.

Formed in 1994, the ensemble has been quite influential in its genre, with bands from as far as Hong Kong and Singapore citing them as influences in their musical work. Working on a near orchestral scale, the nine-piece group has been known to create wide dynamic ranges, unique use of instrumentation and sounds, large songs that are composed almost classically with multiple movements within themselves, and engrossing use of art and visuals in both their album packaging and live performances. They are currently on an indefinite hiatus, as members of the band are busy with many other projects.



f#a# (infinity) - 1997 (Origin of the record title - The final track [on vinyl version] is a locked groove. The album's title is technically F Sharp, A Sharp, Infinity, a reference to the keys in which each side begins and to the endless loop at the end.)



Slow Riot for New Zero Kanada - 1999 (Origin of record title - The front of the album contains Hebrew characters, in transliterated form, "tohu va vohu". This phrase is used in Genesis 1:1-2, and means loosely "without form, and void." It refers to the shape of the universe before it was given form and order. The dots and dashes above the letters are called trope. They dictate the tune and intonation and are found in the Torah as well as the rest of the Hebrew bible. The back of the album contains a diagram with instructions in Italian on how to make a molotov cocktail.)



Lift Your Skinny Fists Like Antennas To Heaven - 2000 (Also known as: Levez Vos Skinny Fists Comme Antennas to Heaven)

There is nothing I can say to do justice to this incredible band. You must take the time to digest each album on its own time. Godspeed You! Black Emperor are some of the most evocative musicians in recent times. They use a combination of rock, classical and prog along with field recordings of poets and secutiry warnings and many others to create sweeping landscapes of post-apocalyptic instrumental rock. Their music is definitely some of the most relevant music to come out in our extremely messed up political times. I wish I could say or do more to describe this band, but you will have to do the legwork (earwork?) yourself on this one and have a listen. Each album is a full continuous idea, broken up into sections, or movements, as it were, like a classical music piece, which they often resemble. You will be taken up to the sky, you will be taken down into the depths, you will see what you dont want to and you will be given glimmers of hope in between. You will not be the same again. Music like this is beyond words, it enters the realm of the mystical and the spiritual.



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V/A - A Four Way Stop
(Tintoretto, Managra, Insidious, Hero of a 100 fights)
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