La Femme qui se poudre, de Patrick Bokanowski 1970-72, 18', 16mm, n&b., son son premier film
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C’est pourtant le type même du chef-d’œuvre fulgurant, qui ne ressemble à rien de connu (même si l’on peut, par approximation, évoquer Goya ou l’Expressionnisme allemand). Même au niveau du discours que l’on peut, ou que l’on ne peut pas tenir sur lui, c’est un film qui provoque le malaise. La musique (de Michèle BOKANOWSKI) est aiguë, faite, dirait-on, de sifflements de vent, de bruits de soucoupe volante ou de trompettes tibétaines et de bribes de paroles dans une langue indiscernable. Comment ce que l’on voit a-t-il été obtenu ? Il y a parfois des surimpressions, ou bien des personnages ‘réels’, portant des masques grotesques, “frankensteiniens” ou un bas sur le visage, filmés à travers un verre sale, ou bien interviennent des éléments dessinés, (un personnage ou des volumes traversent le champ et s’assemblent en une forme étrange et cohérente) le résultat est que l’espace de ce film est constamment brouillé ; c’est un film sans sol et qui par conséquent désoriente le spectateur le mieux assis. Si l’on remarque que ces créatures (parmi lesquelles certes, parade un bref instant une femme qui se poudre) se livrent lentement à des actes que l’on ne comprend pas mais dont on pressent l’épouvantable jeu (s’agit-il d’un assassinat ?) si l’on observe comment deux personnages ‘réels’ se changent tout à coup en taches d’encre cependant qu’un bombardement de météorites dessinées ou peintes frappent la terre, si l’on repère tel personnage continuant à verser du café dans une tasse pleine qui déborde en longue traînée sombre, on se dit qu’est à l’œuvre, dans ce film noir, déroutant, la logique du cauchemar. D. Noguez.
Le Déjeuner du matin, de Patrick Bokanowski
1974, 12', 16mm, n&b., son.
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La femme qui se poudre et Déjeuner du matin , deux courts métrages du début des années 70 sont un exemple typique de l'univers torturé, répétitif et lancinant de Patrick Bokanowski. Entre démence et poésie visuelle d'une beauté absolue. Deux oeuvres passionnantes également au niveau technique : les décors construits pour chaque films sont travaillés dans le détails (peintures, scultures, décors, matières etc...)
La Plage, de Patrick Bokanowski
1991-92, 14', 16mm, coul., son.
Vision d'une plage métamorphosée.
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Le Canard à l'orange, de Patrick Bokanowski
2002, 8'30'', 16mm, coul., son
son dernier film en date
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Une ménagère prépare un canard à l'orange un peu spécial.
Patrick Bokanowski est né en 1943. Etudes de photographie, optique, chimie entre 1962 et 1966 sous la direction de Henri Dimier, peintre et érudit, spécialiste des systèmes perspectifs. Découverte du cinéma d’animation avec Jean Mutschler. Patrick Bokanowski est l’auteur de sept films, mais il expose également peintures, dessins et photographies, et ses films associent souvent plusieurs techniques. Il a réalisé avec Pitch (Christophe Cardoen) une installation présentée au Studio national des arts contemporains du Fresnoy en 1997 – un corps-spirale réalisé par transformation optique et numérique est projeté sur un drap blanc qu’une mécanique fait danser sauvagement, à la fois comme un pantin et un fantôme. Michèle Bokanowski, sa femme, a composé la musique de tous ses films (couronnés par de nombreux prix) .
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